Mis en service en 1976, l’avion de ligne supersonique Concorde a été développé par le groupe Sud Aviation (association d’Airbus Group et de British Aircraft Corporation). En volant à Mach 2,02, le Concorde fût le seul avion supersonique pour le transport de passagers avec le Tupolev Tu-144. Il n’a été produit qu’à vingt exemplaires, pour couvrir des lignes transatlantiques. A cause de sa forte consommation de carburant, son exploitation était déficitaire. De plus, l’accident du vol 4590 d’Air France du 25 juillet 2000 a accéléré son retrait, effectif en 2003. Malgré ce tragique accident, le Concorde a laissé pour tous un souvenir impressionnant et majestueux.
Si le Concorde ne vole plus depuis 14 ans, un nouvel avion supersonique devrait pointer le bout de son nez d’ici quelques années. C’est en effet le projet de la start-up américaine Boom Technology. Fondée en 2014 à Denver dans le Colorado par Blake Scholl, elle souhaite donner l’accès à un grand nombre de personnes aux vols supersoniques. Blake Scholl a travaillé chez Amazon, et est le fondateur de Kima Labs. S’il n’a pas de connaissances dans l’aéronautique, il est épaulé par, entre autre, Michael Reid (à l’origine de l’autopilote du Boeing 787) et Andry Berryan (participation à la motorisation des F-35 et F-22). Leur effectif est de 25 personnes aujourd’hui, il devrait doubler d’ici l’année prochaine.
Ce nouvel avion supersonique assure un New-York/Londres en 3h15, au lieu de 7 heures actuellement, pour un montant de 2 500 dollars. La liaison entre Los Angeles et Sydney se fera en 6h45 au lieu de 15 heures. Il volera à une vitesse maximale de 2 335 km/h. Le prix élevé est déjà justifié par la société : ce tarif est égal à celui de la classe affaire de nos jours, et les prix baisseront bien sûr après quelques temps.
L’avion de Boom serait un tri-réacteurs, ayant une envergure de 18 mètres, pour 51 mètres de longueur. Il aura une capacité de 45 à 55 passagers, pour une distance maximale de 8 300km. Son fuselage sera composé de fibres de carbone. Ses ailes seront plus fines que celles du Concorde, et placées plus en avant de l’appareil afin de réduire le bruit lors du passage du mur du son. En travaillant sur ces matériaux, l’avion offre alors un gain de 30% sur sa consommation en kérosène comparé au supersonique franco-britannique.
La start-up a déjà présenté une maquette au tiers de son appareil final à l’aéroport Centennial de Denver, se dénommant XB-1 Supersonic Demonstrator. Il est surnommé « Baby Boom ». Il fait 20 mètres de long, avec une envergure d’aile delta de 5 mètres. Si le Concorde avait des réacteurs équipés de post combustion pour augmenter sa poussée afin de passer le mur du son, XB-1 a trois réacteurs General Electrics J58-21 qui ne sont pas équipés de ce système. Il y aura un équipage de deux personnes. Les premiers essais à la fin de 2017 auront lieu à partir de la base d’Edwards, dans le désert de Mojave, en Californie. Celle-ci appartient à l’armée de l’air américaine.
Richard Branson, le patron de Virgin Galactic, est d’ores et déjà intéressé par ce pari : il a réservé les dix premiers exemplaires, qui sont estimés à 185 millions d’euros. Les premiers avions devraient apparaitre dans les années 2020.
Le projet de Boom n’est pas le seul sur le marché des avions supersoniques. Aerion associé à Airbus travaille sur le projet AS2, un avion d’affaires de 12 places capable de voler à Mach 1,5. La Nasa prépare quant à elle un avion supersonique silencieux. Lockeed Martin travaille sur le Jet N+H2, et Airbus sur le Zehst.
En tant que courtier aérien, la proposition d’un avion supersonique serait un véritable plus en terme commercial. En effet, voyager dans ce type d’appareil offre une prestigieuse visibilité commerciale. De plus, il présente par conséquent un avion diminuant de moitié les temps de vols, facilement exploitable par les compagnies aériennes d’une part grâce sa légèreté et donc sa faible consommation en kérosène. D’autre part, ce projet offre une proposition avantageuse de tarif pour les passagers de la classe affaire puisque le temps de trajet est plus court. Mais au vu des délais des constructeurs, ces projets verront-ils vraiment le jour?
Sources : AirJournal / L’usinenouvelle