XL Airways n’est plus. Le tribunal de commerce de Bobigny a donné sa décision sur l’avenir de la compagnie aérienne. L’offre déposée par Gérard Houa n’a pas été retenue. La compagnie a été purement et simplement liquidée.

Cette faillite, comme celle de Thomas Cook ou d’Aigle Azur, plongent les professionnels du tourisme dans l’incertitude. Elles créent des dégâts pour toute la profession, fragilisent encore plus le secteur aérien, déjà critiqué d’un point de vue économique et l’appel à la constitution d’un fonds de garantie aérien est lancé.

En Espagne, par exemple, ce sont près de 500 hôtels qui vont fermer à cause du dépôt de bilan du voyagiste britannique Thomas Cook. Nous pouvons citer cet établissement à Fuerteventura (Canaries) qui se retrouve avec 700 chambres «vides à partir du 7 octobre» et 200 employés qu’il va devoir licencier. Thomas Cook était le second tour-opérateur le plus important d’Espagne, où ses compagnies aériennes ont acheminé 7,3 millions de touristes en 2018.

Comme l’explique le Parisien :« De nombreux établissements espagnols, très dépendants du voyagiste britannique, risquent de mettre la clé sous la porte. En France, le modèle différent nous prémunit d’une telle hécatombe. »

Il ne faut pas nier que des compagnies low-cost comme Ryanair ou EasyJet ont eu une influence sur les consommateurs. Ils sont de plus en plus nombreux à réserver un billet d’avion pas cher et à effectuer une réservation d’hôtel. Trouver des transferts, des excursions, est devenu un jeu d’enfants. Ces compagnies low-cost proposent aussi ces produits sur leur site internet. Par ailleurs, certains sites généralistes comme Expedia ou Booking.com proposent également l’ensemble des produits.

Cependant, la digitalisation pour Thomas Cook a été un fiasco : un grand voyagiste ne peut survivre aujourd’hui sans une stratégie multicanale et il est nécessaire de se pencher sur la question de la viabilité de ne vendre que des voyages à forfaits.

La question primordiale est alors de savoir si les vacanciers peuvent partir l’esprit libre ?

Pour citer, le président de FRAM-Promovacances, dirigeant du deuxième groupe de tourisme français, dans un article paru dans laquotidienne.fr. “La faillite de Thomas Cook laisse une dette importante, qui devrait impacter essentiellement les hôtels et les compagnies de bus, mais l’écosystème des voyagistes n’est pas remis en cause”. En France, en cas de défaillance d’un tour-opérateur, un fond de garantie prend le relais. Une directive européenne oblige ainsi les voyagistes à souscrire une assurance prenant en charge le retour des clients, mais également à rembourser les acomptes si le séjour n’a pas encore eu lieu. Il faut préciser que cette assurance ne s’applique pas en cas d’achat d’un vol sec, c’est à dire directement auprès de la compagnie aérienne. Dans cette situation, en cas de faillite, et comme ce fut le cas pour les clients de XL Airways, les billets sont généralement perdus et ne seront pas remboursés. Autre point de vigilance : les achats effectués sur des plateformes hôtelières, du type Booking ou Expedia, ne sont également pas couverts par ce fond de garantie.

En France, le secteur génère chaque année cinq milliards de chiffre d’affaires et 2,8 millions d’emplois.

Sources : Le Monde.fr, Les Echos, laquotidienne.fr, Bfmtv

Crédits photos : Artheau Aviation