On croyait les vols moyen courriers être le fondement des compagnies low-cost, qui ainsi enchaînent les rotations dans la journée, sur un même appareil et avec un même équipage. FrenchBlue, première compagnie française low-cost long-courrier et son premier bilan trimestriel très positif, vient bouleverser nos croyances.

Les années 2000, grâce à l’ouverture des frontières et aux crises économiques, sont la voie royale des compagnies low-cost traditionnelles, Ryannair, Easy Jet ou Transavia. Certaines choisissent même de multiplier leurs activités pour faire face à la concurrence et deviennent des compagnies dites « hybrides », telles XL Airways et Easy Jet. Aujourd’hui, pourquoi des destinations idylliques, lointaines et considérées comme trop chères par beaucoup, ne seraient-elles pas le nouveau cœur de métier de ce modèle ?

Ces nouvelles offres viennent concurrencer directement le marché des compagnies régulières. Celles mêmes qui, depuis quelques années, expliquent leurs prix par des nombreux services, un attachement à la fidélisation de leur clientèle et par les destinations qu’elles desservent. Depuis plusieurs années elles essaient de s’aligner pour rester compétitives, et évoluent sans cesse.

Cela peut avoir des conséquences que personne n’aurait pu envisager. Le rapprochement entre XL Airways et La Compagnie en est un exemple concret et actuel.  Cette nouvelle a fait grand bruit dans le milieu car la plupart des professionnels avaient misés sur un rachat d’XL par Air France. En effet, les deux compagnies sont considérées comme diamétralement opposées de part leur cible clientèle et donc incompatibles. Néanmoins au vu de leur modèle économique similaire, et en observant leur couverture géographique, on s’aperçoit qu’elles se complètent plutôt bien.

Mais ce qui est surtout très original, c’est que ce rachat se ferait sans sortie de fonds. Dépourvue d’actionnaires depuis plusieurs années, XL Airways rachèterait La Compagnie et cette dernière se ferait payer en action. De cette façon les actionnaires de La Compagnie, dont l’identité est tenue secrète, deviendraient propriétaires des deux opérateurs, sans débourser un centime. Ce qui est d’autant plus étonnant c’est que ces actionnaires mystérieux deviennent propriétaires d’une compagnie aérienne économiquement stable alors que La Compagnie, après 3 ans d’existence n’a pas encore trouvé son équilibre.

Spectateurs de cette fusion, les professionnels ne peuvent qu’imaginer ses conséquences, mais surtout ils assistent à une nouvelle transformation d’un modèle. Cela aura forcément des impacts sur le marché fragile de l’aérien et sur celui du tourisme aussi. En effet, XL Airways est également propriétaire du Tour-Opérateur Héliades, spécialiste de la Grèce, et prioritaire sur ces appareils comme on l’imagine. Dans ces conditions et si ce modèle inspire d’autres compagnies et d’autres investisseurs, quelles sont les évolutions possibles des compagnies régulières ? Du point de vue du courtier c’est peut-être le premier pas vers des affrètements transatlantiques, et compétitifs.

L’aviation civile, secteur vaste et complexe, est composé de nombreux acteurs, gouvernementaux et privés. Ce secteur est régit par des lois internationales et nationales et le moindre bouleversement géopolitique l’impacte. Le Brexit a eu un effet désastreux sur Easy Jet, le projet du CDG expresse menace la compagnie Air France et l’exploitant Paris Aéroport. Dans ces conditions, le passager est roi car il a un choix immense et ses décisions font et défont le marché. De plus, on s’attend en 2030, à ce que le nombre de passagers internationaux double dans les aéroports. Pour les professionnels de l’industrie, ces dernières données représentent aujourd’hui un véritable enjeu économique.

La position d’un courtier aérien est sujette à ces variations. Bien que nous soyons totalement intégrés dans l’industrie en tant qu’intermédiaire spécialiste, nous devons faire face à l’augmentation constante des opérateurs, à l’élargissement de leurs activités et surtout à des offres compétitives toujours plus nombreuses. Nos différences et valeurs ajoutées sont notre expertise, notre implication et notre expérience de ce marché. Mais à l’heure d’un vol Transatlantique à moins de 500€, est-ce suffisant ?

Sources : www.latribune.fr / www.air-cosmos.com / www.airjournal.com / www.tourmag.com /